Qui d’autre que le Centre français Hamilton pouvait réinventer le concept de spectacle? Le 8 avril dernier, l’organisme accueillait le public pour une soirée musicale qui promettait d’être haute en couleur sur tous les tableaux.
Le jeu de mots était facile mais ô combien approprié, car à un concert aussi sympathique qu’endiablé avait été greffée une séance de peinture sur toile. Une dizaine d’élèves en art visuel de l’école secondaire Georges-P.-Vanier, de l’Académie catholique Mère-Teresa et de l’école d’immersion Westdale avaient été invités à créer, en présence du public, des œuvres s’inspirant de l’atmosphère de la soirée. Le public pouvait non seulement admirer ces jeunes artistes au travail mais aussi voter pour la toile illustrant le mieux la thématique, les gagnants méritant un prix de 100 $.
Tout avait soigneusement été pensé pour ajouter à la convivialité de la salle de spectacle du Spice Factory. Pas de rangées de chaises bien alignées pour les spectateurs, mais plutôt des petits groupes installés autour de quelques tables, conférant au lieu une ambiance de cabaret. Loin d’être rivés à leur siège, les membres du public ne se gênaient pas pour aller jeter un coup d’œil aux œuvres, se ravitailler en boisson et en friandises ou tout simplement pour danser.
Cette approche décontractée n’était pas pour déplaire aux deux grands gaillards de Sudbury qui étaient à la barre du volet musical. En première partie, Yves Doyon, guitare en main, a interprété des chansons de son répertoire d’hier et d’aujourd’hui. Ses balades, portant le plus souvent sur l’amour sans verser dans le mélodramatique, étaient de ces chansons rythmées et chaleureuses qui se laissent écouter facilement. M. Doyon était accompagné par le guitariste Stéphane Bernard qui, rejoint sur scène par trois autres musiciens et une choriste, allait avec ses compères former l’ensemble accompagnant Le Paysagiste.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Dayv Poulin s’est trouvé un nom d’artiste hors des sentiers battus. Pourquoi Le Paysagiste? Parce que passionné de musique aux styles les plus éclatés dès son plus jeune âge, M. Poulin s’est mis en tête de se bâtir un répertoire qu’il assimile à un vaste paysage sonore. Tout comme l’artisan des pelouses et des plates-bandes joue sur les formes du terrain et la variété de plantes à sa portée pour créer un petit univers, Le Paysagiste musical assemble ce qui s’est fait de mieux dans la chanson populaire pour donner naissance à un panorama mélodique qui surprend et séduit.
D’entrée de jeu, Dayv Poulin a lancé à son auditoire que le but de cette soirée était de s’amuser. Vaste programme que l’artiste a aussitôt relevé en enchaînant les succès populaires qui ont entraîné bien des gens à danser. Reprenant des chansons très connues telles que Julie des Colocs, Te v’là de Robert Charlebois et Stuck in the Middle with You des Stealers Wheel, Le Paysagiste alternait avec des compositions de son cru telles que Parle-moi, Cupidon et Mal à quoi? Assez rock n’roll dans le son et l’interprétation, le chanteur et sa troupe ont réchauffé l’assistance avec grand succès, à tel point qu’ils ont été demandés en rappel.
C’est vers 22 h que le tout s’est terminé. Pour tout le monde, tant le public que les artistes du pinceau et du micro, ce fut sans conteste une véritable partie de plaisir!

Photo:  Yves Doyon