En partenariat avec l’Université Brock de St. Catharines, Sofifran a organisé, le 6 novembre dernier au Département des langues, de la littérature et de la culture moderne, une exposition mettant en valeur la République du Tchad. Cette exposition des richesses culturelles de ce pays africain intervient à l’occasion de la Semaine nationale de l’immigration francophone célébrée du 1er au 7 novembre derniers.
Après avoir organisé des expositions consacrées au Maroc (2014) et à Haïti (2013), Sofifran, un organisme sans but lucratif créé par des femmes immigrantes de la région du Niagara, a choisi, pour l’année 2015, de mettre en exergue le Tchad, un pays de l’Afrique centrale d’une superficie d’un peu plus de 1,2 million de kilomètres carrés, soit le cinquième pays le plus vaste du continent africain, avec une population d’environ 10 millions d’habitants.
Pour présenter ce pays totalement enclavé par six pays, les organisatrices de l’exposition ont voulu sortir des sentiers battus pour montrer le Tchad par le biais de ses activités quotidiennes classées en trois composantes d’un foyer, à savoir la cuisine, le salon et la chambre. Nafée Faïgou, directrice artistique de l’exposition et originaire du Tchad, considère que « ce pays n’est pas connu du tout au Canada en dehors des gisements de pétrole, des incursions sur son territoire du groupe terroriste Nigérian Boko Haram et des militaires tchadiens qui jouent un peu au gendarme de la région du Sahel. Il nous fallait montrer l’autre face du Tchad, celle de la vie de tous les jours ».
La cuisine de ce pays a été illustrée par quelques aliments produits de l’agriculture, de l’élevage ou de la pêche alors que le salon était symbolisé par quelques œuvres culturelles, intellectuelles et spirituelles comme les masques et poteries, œuvres d’artistes tchadiens souvent inconnus du grand public. Quant à la chambre, les organisatrices l’ont voulue comme le symbole par excellence de la femme, de sa féminité et de sa beauté avec des fragrances bien tchadiennes telles que l’encens, des produits de maquillage tirés de la nature et sans composantes chimiques, des bijoux et autres parures féminines dont certaines sont réservées à des jours de fête.
Cette exposition, complétée par des diapositives diffusées en boucle, a été aussi l’occasion pour le Tchad de montrer la beauté du paysage dont la nature l’a gratifié et qui ferait pâlir d’envie bien des écologistes.
Surtout quand ces dons de la nature sont utilisés pour conserver de manière écologique des aliments en les séchant tout simplement au soleil aride de ce pays et à l’air libre.Ouverte à 11 h, l’exposition a pris fin à 16 h sous les regards tantôt curieux et intéressés, tantôt indifférents et étonnés des étudiants dont certains ne se sont pas empêchés de s’exclamer : « Ça donne envie de visiter ce pays ».
Pourquoi pas? Et comme l’a reconnu Nafée Faïgou, « cinq heures pour présenter un pays, c’est à la fois peu et assez ».
Photo: Nafée Faïgou fait sentir un parfum à une visiteuse.