Passionné de littérature? Le club de lecture du Centre français Hamilton vous ouvre ses portes! Chaque premier jeudi du mois, de 19 h à 20 h 30, le groupe se réunit à la Bibliothèque centrale de Hamilton pour partager ses impressions à propos d’un livre dont la lecture a été suggérée lors de la rencontre précédente.

Dans une ambiance amicale et décontractée, chacun est invité à se confier sur ses passages préférés, à s’interroger sur la psychologie des personnages et, loin de l’académisme de l’analyse littéraire, à s’exprimer le plus simplement du monde sur ce que le roman lui a apporté et les sentiments qu’il a fait naître.

Ainsi, le 1er février, ce fut au tour de La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette d’être au centre de l’attention des huit participantes de la soirée. Après quelques mots quant aux nouveautés dans la communauté francophone et les activités artistiques marquantes à Hamilton, une des participantes a convié les autres à raconter quelques souvenirs de leur mère. Il s’agissait d’un préambule destiné à orienter la conversation sur des thématiques féminines et surtout familiales, histoire de mettre la table à un retour fructueux sur la lecture des dernières semaines.

Le récit d’Anaïs Barbeau-Lavalette, aux forts accents biographiques, porte en effet sur la vie de sa grand-mère, Suzanne Barbeau, née Meloche, une des signataires du Refus global, un manifeste artistique publié en 1948 qui décriait les mœurs et les traditions de la société québécoise d’alors. Le titre, La femme qui fuit, fait référence à la vie errante de Suzanne Barbeau, dont l’activisme donne parfois l’impression d’être une fuite en avant.

Ce n’est cependant pas l’engagement sociopolitique de cette artiste qui a retenu l’attention d’Anaïs Barbeau-Lavalette mais les conséquences désastreuses de ses choix sur sa famille. Suzanne Barbeau a en effet abandonné ses deux enfants en bas âge et les a rejetés toute sa vie. Son mari, duquel elle s’est divorcée, le peintre Marcel Barbeau, un autre signataire du Refus global, n’était guère présent pour pallier son absence de sorte que les enfants ont été placés en adoption. Un d’eux est la cinéaste Manon Barbeau dont Anaïs Barbeau-Lavalette, cinéaste et auteure, est la fille.

C’est donc dans un récit dur, écrit en des termes tranchants, que les membres du club de lecture ont plongé et qui les a touchées, voire parfois troublées. Les mises en contexte historiques, la structure originale du texte et les analogies empreintes de vivacité ont particulièrement été appréciées.

Le club de lecture intéresse autant les francophones que les francophiles et les rencontres attirent chaque fois une dizaine de participants. Il n’en coûte rien pour s’y joindre puisque le Centre français Hamilton fait un don à la Bibliothèque centrale qui se charge ensuite de l’achat des livres suggérés par le club de lecture et en quantité suffisante pour accommoder ses membres. Quant aux œuvres abordées, elles se caractérisent par la diversité : sur les huit livres lus de septembre à juin, cinq doivent avoir pour auteurs une variété de Canadiens d’expression française, un autre doit avoir été écrit par un francophone de l’étranger, un doit être une pièce de théâtre ou un essai et un autre doit être une traduction d’une langue autre que l’anglais.

Pour devenir membre, rien de plus simple : il suffit de s’adresser à la Bibliothèque centrale ou au Centre français Hamilton ou de se présenter à une rencontre.

PHOTO: La dizaine de membres se réunissent à la Bibliothèque centrale de Hamilton