Le commissaire aux services en français Me François Boileau était l’invité de l’Association canadienne-française de l’Ontario régionale Hamilton (ACFO), le vendredi 26 mai au centre Waterfront, pour le dîner-réseautage du Regroupement des intervenants francophones (RDIF).
Élèves, aînés, entrepreneurs, employés… Une centaine de francophones issus du monde de l’éducation, de la culture ou encore de la santé ont pu nouer des contacts, échanger des points de vue et initier des collaborations ou des projets communs bénéfiques à la communauté, autour d’un dîner.
Me Boileau, a d’ailleurs évoqué de nombreuses pistes de réflexion et d’action pour améliorer la situation de la communauté. Sa conférence sur la francophonie ontarienne et ses droits linguistiques a fortement intéressé l’auditoire et fait émerger des idées novatrices.
Dans le domaine de la santé par exemple, pour trouver un médecin ou un spécialiste dans sa langue, une application cellulaire pourrait grandement aider les patients, souvent contraints à se déplacer loin de leur domicile. Cette application existant déjà en anglais, selon un participant, il suffirait de la décliner en français, en répertoriant les professionnels exerçant en langue française.
Me Boileau voudrait aussi que les ministères et organismes gouvernementaux développent un réflexe pour penser davantage en français. Au-delà de la communication (déjà dans les deux langues), « il faut que les services soient appropriés aux besoins de la clientèle-cible francophone, sans qu’on ait à le réclamer ou à se poser la question en permanence. C’est vital, particulièrement pour les plus vulnérables qui sont les derniers à se plaindre. » Trouver un emploi, un logement, faire face à une situation de violence, d’exclusion… et l’exprimer dans sa langue est indispensable, aux yeux du conférencier qui a répondu à plusieurs questions à ce propos.
« Parler français n’est pas un acte politique, c’est normal. Mon rôle consiste en ce que cela devienne banal, a-t-il insisté, au sein d’une communauté diversifiée et loin d’être en déclin. Un francophone sur deux dans la région du Grand Toronto n’est pas né au Canada. Nous sommes 220 millions locuteurs de langue française dans le monde, nous serons 500 millions en 2050, dont 85 % sur le continent africain ».
Me Boileau y voit une richesse exceptionnelle et une occasion de faire des ponts. « En devenant membre de la francophonie internationale, l’Ontario a envoyé le bon signal. Il faut maintenant poursuivre en se dotant d’une stratégie et d’une politique d’immigration adéquate » a-t-il souligné.
Et de s’adresser aux jeunes dans la salle : « Vous n’êtes pas une relève, vous êtes des acteurs maintenant, vous avez un rôle à jouer tout de suite. C’est une question de droit mais aussi de respect en tant que clientèle et citoyen. »

Photos : des échanges fructueux entre François Boileau (en bas au centre) et la communauté francophone de Hamilton et de Niagara.