En visite au Centre communautaire francophone de Cambridge (CCFC), le jeudi 4 mai, la ministre déléguée aux affaires francophones Marie-France Lalonde a annoncé le déblocage d’une enveloppe budgétaire d’un million $ en faveur des Franco-Ontariens.
« Je suis attachée aux symboles, très importants dans la communauté, mais je suis aussi soucieuse des gestes concrets. Nous avons travaillé fort pour obtenir ce fonds communautaire qui sera disponible dès cet automne ». Si les critères d’éligibilité restent à définir, la ministre a précisé que « nous allons faire en sorte que cela aide les organismes qui en ont le plus besoin, en considérant la demande, particulièrement celle des francophones en situation minoritaire. Nous sommes là pour vous écouter. Donnez-nous vos idées », a-t-elle lancé aux acteurs communautaires rassemblés dans la salle du CCFC, en présence de la députée de la circonscription et ministre des Richesses naturelles et des Forêts, Kathryn McGarry.
Cette annonce dans une ville « non désignée » où la communauté peine à obtenir des services en français et à rassembler les siens, est hautement symbolique.
« C’est la première fois que la ministre nous rend visite. Cela montre qu’on existe », lâche Lynn Guénard. La présidente du CCFC a bien une idée à quoi pourrait servir une partie de cette aide. « On a besoin de rénover le centre. C’est très dur d’obtenir des subventions. On essaye en permanence. On a demandé plusieurs fois la prestation Trillium de l’Ontario, sans succès. On survit par nous-mêmes. »
Aussi surprenant que cela puisse paraître, aucune des villes de Kitchener, Cambridge ou Waterloo n’est désignée en vertu de la Loi sur les services en français dans une région qui compte plus de 10 000 francophones.
« Nous sommes en train de revoir ces critères pour mieux prendre en compte la réalité », a indiqué la ministre. Prenant l’exemple de Kingston, elle a rappelé que 5000 francophones n’était pas un critère péremptoire : « Il doit surtout y avoir une volonté provinciale et municipale d’aller dans la même direction ».
« À nos yeux, les deux dossiers les plus importants sont la désignation de la ville et l’université. Ces deux projets doivent trouver une issue positive rapide pour freiner l’assimilation rampante, confie Claude Charpentier. Le président du Cercle des aînés multiplie les activités pour dynamiser sa communauté, notamment en s’appuyant sur le bénévolat et le réseau, comme en témoigne l’adhésion de son association à la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario.
Satisfaite de cette annonce, la communauté de Cambridge attend d’en savoir plus sur le calendrier et les modalités de la mise à disposition du fonds.
La visite de Mme Lalonde intervient dans un contexte de forte actualité pour ses deux ministères, avec les rapports Sapers et Adam.
Sur le volet correctionnel, la ministre a déclaré vouloir « redéfinir l’isolement et améliorer les conditions de détention », en répondant à chacune des 63 recommandations du conseiller indépendant pour la réforme des services correctionnels.
Sur le volet universitaire, elle a jugé sa rencontre avec les représentants de l’AFO, du RÉFO et de la FESFO très positive, précisant qu’il fallait, avant de lancer quoi que ce soit, « une validation des besoins. Le rapport de Dyane Adam (attendu fin juin) va nous servir de base pour planifier les étapes de la création de l’université de langue française. »

Photos : La ministre déléguée aux Affaires francophones Marie-France Lalonde a fait l’annonce d’un fonds de 1 million $ pour les francophones.
Les ministres Lalonde et McGarry entourées des membres du CCFC.