Pour cette première participation des habitants originaires d’Afrique du Nord au Festival des arts folkloriques du Niagara, autant dire que les organisatrices ont mis les bouchées doubles. Préparées comme un rite initiatique destiné à mettre en avant la culture maghrébine, au même titre que toutes les autres communautés de la péninsule, les premières portes ouvertes ont attiré beaucoup de monde. En effet, environ 200 personnes se sont rendues au gymnase de l’école L’Héritage à l’occasion de cet évènement qui s’est déroulé le dimanche 1er juin. Celui-ci n’aurait pu voir le jour sans la détermination de quatre femmes courageuses qui ont tout mis en œuvre pour que ce soit un succès : Nadia Sheli, Asma Aryb, Salwa Benchaa et Malika Attou.
Cette dernière, directrice de la garderie Touche à tout et conseillère scolaire de la région de Peel pour le Conseil Viamonde, explique les défis et les résultats de pareil remue-ménage. « Nous avons fait cela pour montrer que notre communauté existe, pour que les Canadiens nous connaissent mieux. Elle n’est pas ancienne mais elle est de plus en plus importante », affirme-t-elle. Il s’agit également là d’une opportunité d’enseigner leurs origines aux enfants : « Même s’ils sont nés ici, ils auront des racines solides, ajoute-t-elle. On est arrivés ici avec un héritage. »
La Tunisie, le Maroc et l’Algérie furent ainsi les trois pays représentés, à l’image des nationalités des organisatrices. « Nous sommes francophones et arabes, ajoute Mme Attou. Nous avons la même culture ». Côté nourriture, la crème des plats typiques de cette région du monde était offerts : tagine d’épinards, couscous, poulet au citron, gâteaux aux amandes avec du thé… bref, tout l’éventail de saveurs sucrées-salées caractéristiques.
Même si aucun groupe de musique traditionnel n’était présent, un DJ est venu apporter un fond sonore à ce rassemblement. Enfin, ce tableau ne pourrait être complet sans une danseuse, même si Malika Attou explique que cela ne les représente pas : « C’est plus oriental », dit-elle.
Mission accomplie pour ce quatuor qui se félicite de son action : « C’est un succès et je le dis avec émotion, détaille la conseillère. C’est important de montrer qu’on est là, certains ont pleuré ». Une réussite couronnée par un discours du maire Brian McMullan qui a salué leur action, ainsi que par une visite du député fédéral Jim Bradley. « Nous sommes quatre femmes et nous avons osé le faire, conclut-elle. Notre français est différent de celui des Franco-Ontariens, mais il est compréhensible. Nous avons beaucoup à offrir. » Elle précise également combien l’aide du directeur de l’école L’Héritage Pierre Séguin fut précieuse, et insiste même sur le fait que rien n’aurait été possible sans lui.
Le début d’une aventure qui devrait se poursuivre l’année prochaine, pour une seconde édition toujours portée par la beauté de la diversité culturelle.