Quatre-vingt-quatre pourcent (84 %), un chiffre qui a largement été repris par la communauté francophone en ce 1er septembre et qui en a étonné plus d’un. Le Commissariat aux langues officielles (CLO) publiait les résultats d’un sondage réalisé par la firme Nielsen auprès de Canadiens âgés de plus de 18 ans à travers le pays.

En enjeu du sondage réalisé au téléphone et en ligne, l’appui au bilinguisme et à la Loi sur les langues officielles. Un appui qui serait de 84 % au niveau national selon les résultats. Même entre provinces, les résultats sont assez proches avec le Québec en première ligne pour appuyer le bilinguisme avec ses 93 %, et l’Ontario en petite dernière avec un appui à 80 %, ex aequo avec le Manitoba et la Saskatchewan.
« Je me demandais si j’étais un optimiste professionnel, mais mes espoirs ont été confirmés, confie joyeusement le commissaire Graham Fraser au journal Le Métropolitain. Je dois dire que j’étais très heureux de voir mes impressions renforcées. »
Alors que le nouveau gouvernement a lancé une série de consultations sur les prochaines étapes d’un projet d’appui aux langues officielles, M. Fraser souhaite livrer par ce sondage de nouvelles clés de lecture au gouvernement et à son successeur, lui qui s’apprête à quitter ses fonctions au mois d’octobre.
Parmi les résultats du sondage, on note l’appui du bilinguisme à 90 % des 18-34 ans, preuve d’une évolution des mentalités au fil des générations. Soixante-seize pourcent (76 %) des personnes interrogées sont en accord avec l’idée que le bilinguisme contribue favorablement à l’image internationale du Canada et 73% pensent qu’Ottawa devrait être reconnue comme officiellement bilingue. Des éléments que souligne le commissaire qui précise que ces questions, qui ont longtemps divisé la population, font aujourd’hui consensus.
« Ce sont des chiffres très intéressants, déclare Denis Vaillancourt, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario. J’ai été agréablement surpris. Cela semble montrer des progrès. Il y a une volonté de la population de valoriser les deux langues. »
M. Vaillancourt remarque tout de même la différence entre l’appui au bilinguisme et la pérennité du français dans les communautés minoritaires : « La langue qui a besoin d’être soutenue, c’est le français. »
Pour Graham Fraser, c’est avant tout « la reconnaissance que le bilinguisme fait partie de l’identité du pays; que les deux langues nous appartiennent même sans être bilingue. C’est un élément symbolique très important. Il y a un lien identitaire avec la langue même si on ne la parle pas. »
À noter également, la persistance d’éléments d’incompréhension de la loi actuelle. En effet, 49 % croient encore qu’il faut être bilingue pour travailler dans la fonction publique fédérale.

Laurence Stenvot