Quand les Franco-Ontariens connus se déplacent pour montrer toute l’étendue de leur talent au public, c’est toujours un évènement. Mais quand l’une des icônes du patinage artistique de Toronto donne une prestation dans l’une des villes voisines, c’est une marque de courtoisie et de considération qu’apprécient tous les amateurs locaux de ce sport, aussi pointu que spectaculaire.
Ainsi, le Hamilton Skating Club a reçu le samedi 5 avril le patineur Paul Poirier en compagnie de sa partenaire Piper Gilles. Une occasion en or pour cet artiste de la glisse, âgé d’à peine 22 ans de mettre en pratique toutes ses connaissances en matière d’acrobaties, patins aux pieds. Récompensé à plusieurs reprises lors de compétitions internationales, comme au Championnat des quatre continents en 2011 et 2014 avec successivement une médaille de bronze et une d’argent, ou encore au Grand Prix de Pékin en 2010 où il accède à la troisième place, il est aujourd’hui une figure reconnue sur la scène mondiale, au même titre que Patrick Chan.
Cet actuel étudiant en langues débute la compétition en 2005, seul d’abord, puis en compagnie de sa précédente acolyte Vanessa Crone, avec qui il remporte ses premiers grands succès. Ils annoncent conjointement la fin de leur partenariat le 2 juin 2011, après une dizaine d’années passées ensemble. Le 27 juillet de la même année, il confirme le choix de l’Américaine Piper Gilles comme nouvelle partenaire. Ils sont tous deux entraînés par Carol Lane à Scarborough et feront des étincelles l’année suivante, principalement dans des compétitions nationales. Par ailleurs, le nouveau duo s’est récemment hissé en quatrième position des championnats Canadian Tire 2014. Un résultat plus qu’honorable, mais insuffisant pour pouvoir prétendre à faire partie de l’aventure olympique.
C’est dans le cadre du festival Pass the Torch, organisé par ce club de patinage de la ville sur le thème du passage de flambeau (olympique), que plusieurs spécialistes du patinage se sont succédé sur la glace de l’aréna Dave Andreychuck-Mountain de Hamilton. On compte notamment le prodige de 14 ans Roman Sadovsky et des sportifs de la ville tels que Maysie Poliziani et Keiko Marshall.
Paul Poirier commente sa participation à cet évènement : « Après les compétitions, on a plus de temps. C’est une chance de pouvoir se produire sans penser aux résultats ». Ayant lui-même assisté à des performances de patineurs célèbres durant son enfance, il pense qu’il est temps pour lui de rendre la pareille. « C’est une bonne opportunité pour les enfants de patiner avec des athlètes de haut niveau, dit-il. C’est à mon tour de passer le bâton, de partager avec le public. C’est une chance de pouvoir interagir avec eux ». Son souvenir, en début de carrière, de sa rencontre avec le champion olympique Kurt Browning l’a visiblement marqué. « Je me souviens à ce jour que j’ai pu patiner avec lui. C’est important d’avoir des héros, ça donne envie de pratiquer », affirme-t-il. Le conseil le plus important qu’il souhaite donner est de toujours croire en soi : « Il y a 15 ans j’étais comme eux, j’ai appris à patiner comme tout le monde. Il ne faut jamais penser que ce n’est pas possible », conclut-il, conquérant.