Lana Stryhun

 

La Communauté francophone accueillante (CFA) de Hamilton a organisé une foire des services francophones le 28 mars dans un hôtel du centre-ville. Cette foire était l’occasion pour les nouveaux arrivants francophones à la recherche d’un emploi de rencontrer des employeurs bilingues.

« Nous avons organisé les deux activités en même temps dans le cadre de notre initiative de la CFA. Après consultation, on s’est dit que cela serait intéressant de combiner une foire d’emplois avec une autre des services en français », explique Nabila Sissaoui, agente de projet de l’initiative et coordinatrice des événements spéciaux de la CFA.

« Nous avions présenté une plus petite foire d’emploi il y a deux ans, avant la pandémie de covid. Il y avait à l’époque beaucoup d’intérêt pour ce genre d’activité. Les gens étaient très intéressés et cherchaient des emplois. Pour cette foire, plusieurs viennent de Toronto. Aujourd’hui, nous avons une vingtaine d’employeurs de divers secteurs, dont les finances et le marketing », ajoute Daniel Caron, prospecteur en emploi au Collège Boréal.

Des entreprises telles que la Caisse Desjardins Ontario, Sunlife et même le Service de police de Hamilton étaient du nombre des employeurs présents.

En ce qui concerne les services francophones dans la région, plusieurs organismes étaient sur place, dont le Conseil scolaire catholique MonAvenir, le Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara et le Centre francophone de Hamilton.

« J’espère que la foire deviendra semestrielle, on pourrait en faire une au printemps et une deuxième à l’automne. Même une par année me contenterait », conclut M. Caron.

En fin d’après-midi, une autre activité s’est déroulée au même endroit : la fin du projet Élan F, une initiative de la CFH pilotée par le Conseil de la coopération de l’Ontario et la Société économique de l’Ontario (SÉO).

L’objectif d’Élan F était d’offrir une structure aux projets des nouveaux arrivants francophones dans la région de Hamilton afin de les accompagner dans la création de leur entreprise. Initié en 2020, durant la pandémie, il a été créé pour aider les francophones à s’établir au Canada.

« Nous sommes fiers d’avoir accompagné une trentaine d’entrepreneurs dont la plupart ont pu démarrer leur entreprise », raconte Linda Essmaki, agente de développement de la SÉO.

L’évènement de clôture a aussi été une occasion pour les participants de présenter leurs projets et leurs idées. Ainsi, les tables rondes dans la salle étaient décorées avec des fleurs en tissu créées par une des participantes au projet Élan F, Karen Niaba qui a réussi à démarrer son propre atelier « Artconnect » et certains desserts lors du cocktail avaient été préparés par une autre participante.

« Certains nous ont fait goûter à des pâtisseries véganes et du jus bio amenés de Madagascar. On est tellement chanceux d’avoir pu accompagner et soutenir toutes ces belles idées », ajoute Mme Essmaki.

En fin de soirée, les cinq personnes qui ont présenté les meilleurs projets d’entreprise ont reçu des certificats d’appréciation. Parmi elles, deux gagnants ont été choisis : Hamdi Tarchouna (1re place) et Janine Bitchekomi (2e place). Cette dernière, qui a précisé que son inspiration venait des créations de sa petite sœur, a remporté un prix de 500 $ pour la création d’un atelier de pagnes africains.

Tarchouna a inventé des boules plus efficaces pour le jeu de la pétanque pour lequel il a une grande passion. Il a gagné la première place et un montant de 1500 $. Dans son discours, il a expliqué qu’au Canada, « il n’y a pas d’endroit où on peut jouer de la pétanque, car c’est un jeu qui n’est pas très populaire ici. Cependant, ceux qui viennent d’ailleurs, c’est difficile de renoncer à leur jeu favori ». Par conséquent, il a produit des boules moins chères, mais plus performantes qui seront vendues au Canada pour que la pétanque s’y établisse comme un loisir populaire.

Une autre participante venue a ouvert son magasin de jus bio à Burlington. Les jus sont faits avec les fruits importés directement de Madagascar. Le produit est si sucré qu’on dirait qu’il est fait avec du sucre ajouté, mais Hanitra Rasson, originaire du Madagascar, assure que les jus sont naturellement sucrés par l’abondance du soleil dans son pays natal. Le nom de sa marque de commerce, ILO TIA, signifie « le soleil et l’amour » et correspond aux prénoms de ses deux filles.

La cinquième candidate à recevoir un certificat d’appréciation a été Marie-Claire Laflamme, membre du conseil d’administration de l’ACFO-Hamilton, avec son projet de la garderie Chez Nous.

L’événement a pris fin avec une dégustation des pâtisseries végétariennes préparées par Katia Akbal.

 

 

Photo : Les cinq finalistes du projet Élan F avec leur certificat entourés des partenaires et commanditaires de cette initiative.