Hamilton, avec ses nombreuses cheminées d’usine qui se détachent sur son horizon, est l’image même d’une ville industrielle, avec tout ce que cela comprend d’avantages au plan économique et d’inconvénients au plan environnemental. Le gouvernement provincial envisage à ce propos de durcir sa réglementation en ce qui touche à la pollution de l’air dans cette municipalité de plus d’un demi-million d’habitants.
Plusieurs groupes écologistes demandent depuis longtemps à ce que ce ne soit pas tant les entreprises qui soient réglementées individuellement mais plutôt les effets cumulatifs de leur pollution combinée. Le commissaire à l’environnement de l’Ontario avait lui-même suggéré pareil changement dès 2008.
La nouvelle politique, dont l’interminable nom est Évaluation des effets cumulatifs dans les autorisations environnementales relatives aux émissions atmosphériques, peut être consultée en ligne. À son sujet, la population est invitée à faire connaître ses opinions au gouvernement jusqu’au 7 février 2018.
Cette politique proposée concerne deux polluants en particulier, le benzène et le benzopyrène. Elle s’appliquerait non seulement dans la région de Hamilton et Burlington mais aussi dans un autre grand centre industriel ontarien : Sarnia et ses environs. L’objectif de la politique est de considérer avec plus d’exactitude les effets polluants cumulatifs au moment de décider si une autorisation environnementale doit être accordée. Plusieurs autres critères seront aussi pris en considération dont le secteur précis relatif à chaque demande, la pollution variant en intensité et en diffusion d’un quartier à l’autre. Les usines déjà existantes ne sont pas prises en compte à moins qu’elles ne se dotent de nouvelles installations.
Les polluants touchés par cette éventuelle réglementation sont connus pour être cancérigènes. Quant aux deux communautés ciblées, elles ont grandement besoin de voir diminuer les émissions nocives dans leur périmètre. Pour ne citer que deux faits, Hamilton détient l’inquiétant record de la pire concentration de polluants atmosphériques en Ontario, tandis qu’à proximité de Sarnia, plusieurs des résidents de la réserve autochtone Aamjiwnaang sont minés par divers problèmes de santé liés à la mauvaise qualité de l’air. C’est dire combien cette nouvelle réglementation est nécessaire.
PHOTO : Une vue du port de Hamilton