Alexia Grousson

 

Fondée en 2021, Regohva dont l’acronyme signifie « Regroupement des organismes haïtiens pour des actions communautaires à haute valeur ajoutée » est un organisme de bienfaisance qui embrasse trois axes prioritaires : l’accompagnement des nouveaux arrivants dans le besoin, le développement des programmes d’aide à l’éducation en Haïti et la promotion de la langue française au Canada par le biais d’activités éducatives, parascolaires et socioculturelles pour les enfants et les jeunes.

La deuxième assemblée générale de l’organisme s’est tenue récemment sur Zoom et une trentaine de personnes y ont assisté. Parmi elles se trouvaient les neuf membres du Regroupement, des parrains et marraines, des pasteurs, les parents bénéficiaires, des directions d’école, des commanditaires ou encore des membres de la communauté haïtienne.

Dans le rapport annuel 2022, Phadya Dahana Lucien a expliqué notamment que « les valeurs que Regohva promouvoit au Canada sont des valeurs acquises en Haïti. Elles ont été apprises dans la communauté haïtienne depuis l’enfance, elles viennent de notre culture ». Phadya est une jeune nouvellement arrivée dans la communauté et est pleine de bonnes idées. Dans sa réflexion, elle a partagé des expériences vécues lors de ses périples au cours du mois de février.

Selon elle, « il est triste de constater que les célébrations entourant le Mois de l’histoire des Noirs sont léguées quasiment aux mains des descendants d’Afrique, comme si nous, les Noirs de l’Amérique, nous n’existons pas ». Elle a invité les membres de Regohva à s’intégrer dans la célébration de l’histoire des Noirs d’ici 2024, car sa participation à une célébration à l’école Franco-Niagara de Welland l’a laissée bouche bée.

« À cette occasion, la gastronomie d’Haïti composée de mets succulents était absente, pendant que des plats sénégalais, congolais, guadeloupéens et jamaïcains ont été offerts, poursuit-elle. L’absence de la représentation haïtienne est considérée, selon moi, comme un manque à gagner. Pour camoufler cette absence, j’ai dû procéder à une préparation de banane plantin à la manière haïtienne. Le chef de la soirée a été surpris de la qualité de ma préparation. »

Autre fait dont il a été question lors de cette rencontre : il y a eu 37 nouveaux arrivants dans la région du Niagara. « Il fallait les accueillir, les rencontrer et discuter avec eux de leurs besoins. Ils avaient aussi besoin d’être outillés en ce qui concerne l’ouverture de comptes bancaires, trouver des avocats ou remplir des documents », explique la directrice générale de l’organisme, Naromie Azar Charles.

Autre point important, deux écoles sont actuellement bénéficiaires de Regohva. La première se trouve à Torbeck, dans le sud de l’île et accueille 48 enfants; la deuxième est à Lascahobas, dans le centre et compte 52 enfants. L’objectif à long terme de l’organisme est d’avoir une école dans chacun des dix départements d’Haïti avec une cinquantaine d’enfants par école.

Enfin, concernant la promotion de la langue française au Canada, Regohva aimerait développer des programmes avec différentes écoles au niveau local afin de former les jeunes à la langue française pour qu’ils puissent devenir des enseignants de qualité plus tard.

« C’était une très bonne occasion de partager les opportunités de 2022 et les perspectives pour 2023. Regohva est plus qu’une passion, c’est un devoir pour moi, pour les enfants, pour les nouveaux arrivants et les francophones. Je me dois de redonner ce qu’on m’a offert quand je suis arrivée et de pérenniser l’éducation. Les enfants sont notre avenir et il faut donc leur inculquer des valeurs morales. C’est primordial. », conclut la directrice générale.

 

Photo : Naromie Azar Charles, directrice générale