Le samedi 29 février, Sofifran accueillait la communauté francophone du Niagara dans toute sa diversité à son 13e Festiv’Ébène. L’événement annuel, dont les origines se confondent avec celles de l’organisme qui l’a mis en branle, s’est tenu à St. Catharines et a rassemblé des artistes de styles fort différents.

C’est d’abord Dany Love qui, à la batterie, a cadencé les chansons de quatre élèves de l’école secondaire Franco-Niagara. Ces adolescentes de 14 à 16 ans, très engagées au niveau artistique, n’ont eu besoin de répéter qu’à trois reprises avec le musicien avant de monter sur scène.

Un habitué des activités ethnoculturelles, Hassan El Hadi, figurait ensuite au programme. Avec d’autres musiciens, il a interprété avec entrain quelques chansons du Maghreb aux accents modernes qui ont captivé l’audience.

Amadou Kienou, un autre artiste avec une longue feuille de route, lui a succédé avec son ensemble de percussions typiques de l’Afrique noire. C’est toute la tradition musicale de l’Afrique de l’Ouest qui, avec énergie, a pris vie sur scène sous le regard enthousiaste des spectateurs.

Puis, la chanteuse Blandine a enchaîné avec son répertoire, suivi de DJ Jude qui a clôturé la soirée avec sa sélection musicale destinée à faire danser les participants.

L’animation du Festiv’Ébène avait été confiée à Witta Nicoyishakiye, une fidèle collaboratrice de l’événement qui n’en était pas à sa première expérience en la matière. Une autre personne indispensable à la tenue de ce festival est Nafée Faïgou, directrice artistique, qui a résumé en quelques mots la thématique du Festiv’Ébène 2020 : Empreintes et mémoires. Mme Faïgou a également rendu hommage à Fété Kimpiobi, directrice générale de Sofifran, dont l’empreinte sur la région du Niagara est indéniable.

En effet, Mme Kimpiobi est devenue au fil des ans une personnalité irremplaçable : aucun autre francophone n’occupe un créneau similaire dans la Péninsule. Le 8 février dernier, le maire de Niagara Falls, Jim Diodati, lui a d’ailleurs remis un certificat pour souligner son dévouement à l’endroit des nouveaux arrivants.

À 70 ans, Fété Kimpiobi demeure très engagée et mérite amplement le titre de « maman » que plusieurs lui ont donné au fil du temps pour son soutien et ses bons conseils. Puisqu’elle a célébré son anniversaire plus tôt cette année, de nombreux participants au Festiv’Ébène ont signé une affiche destinée à recueillir leurs mots d’appréciation à son endroit.

Après toutes ces années passées à s’occuper des uns et des autres, y a-t-il encore quelque chose qu’il lui reste à accomplir au plan social? « J’ai toujours fonctionné avec les besoins que la communauté exprime, explique Mme Kimpiobi. Nous sommes dans une région où c’est très mouvant : beaucoup de gens s’en vont. Ce qu’on veut faire, si je peux parler d’un projet, c’est d’aider les femmes immigrantes qui désirent demeurer dans la région et se lancer en affaires. » Il s’agit là d’un des principes fondateurs de Sofifran qui a multiplié les initiatives à cet égard au cours des dernières années.

Le Festiv’Ébène 2020 constituait aussi une invitation lancée à chacun à laisser sa propre empreinte et à tracer un chemin pour les jeunes. En cela, la directrice générale de Sofifran constitue un modèle et elle espère d’ailleurs que ses interventions dans la communauté permettront à l’organisme de se dénicher une relève, un autre de ses grands objectifs à court terme.

PHOTO: La formation musicale d’Amadou Kienou a fait vibrer l’assistance.