Avec, non loin, l’Aéroport international Pearson de Toronto, il a toujours été malaisé pour l’Aéroport international John C. Munro de se tailler une place sur le marché du transport aérien. Cependant, les temps changent et de plus en plus de voyageurs quittent ou arrivent désormais dans la région ou au Canada en passant par Hamilton.

Au cours des deux dernières années, l’affluence a plus que doublé à cet aéroport, passant à 725 630 passagers en 2018. Des changements récents, tels que l’aménagement de nouvelles infrastructures et l’entrée sur le marché local de transporteurs aériens saisonniers ou à rabais (Air Transat, Sunwing, Swoop, etc.), ont manifestement conféré davantage d’attraits à cet aéroport qui néanmoins demeure loin de l’optimum qu’il pourrait atteindre.

Les lieux sont administrés par TradePort International Corporation en vertu d’un bail conclu avec la Ville de Hamilton en 1996 pour une durée de 40 ans. L’entreprise s’était alors engagée à faire augmenter le nombre d’usagers à un million. Or, cet objectif ne fut atteint qu’en 2003 et l’affluence a, de manière générale, grandement fluctué au cours des années, une situation qui mécontente le conseil municipal.

Qui plus est, la croissance de l’achalandage pourrait ralentir en 2019 avec la hausse anticipée du prix des billets. En effet, le Conseil national des lignes aériennes du Canada prévenait l’an dernier que la taxe sur le carbone du gouvernement fédéral engendrerait des coûts pour l’industrie qui se traduirait par une hausse des tarifs, voire la suppression de certaines liaisons en raison de leur faible rentabilité commerciale. Les Canadiens n’auraient alors d’autres choix que de se tourner vers les vols américains moins chers.

L’Aéroport international John C. Munro a une capacité maximale de 3 millions de passagers par an. C’est dire combien le potentiel de croissance demeure largement inexploité en dépit de la proximité de l’aéroport avec l’énorme bassin de population du Grand Toronto et des frais d’exploitation beaucoup moins élevés pour les transporteurs comparés à ce qui est exigé du côté de Pearson. Malgré les récentes bonnes années, il y a donc encore beaucoup de travail à accomplir pour que l’aéroport de Hamilton gagne en popularité.