Du haut de ses 16 ans, Ibrahim Alayche a des projets et veut les concrétiser. Cet élève de 11e année à l’Académie catholique Mère-Teresa de Hamilton, a été nommé ambassadeur du Français pour l’avenir.

Il fait ainsi partie des 30 élèves bilingues choisis à travers le Canada au sein des écoles francophones et d’immersion pour animer le Forum national des jeunes ambassadeurs qui se tiendra à l’Université McGill, à Montréal, en août prochain.

« Notre tâche sera de discuter et de s’entendre sur une idée commune qui fera avancer la cause du bilinguisme et que l’on va appuyer pour qu’elle soit mise en place dans les écoles, indique Ibrahim, d’ores et déjà à la tâche avec ses homologues canadiens. Nous communiquons via les réseaux sociaux pour préparer le forum. Il y a beaucoup d’idées intéressantes.

« Personnellement, je pense qu’il faudrait développer l’enseignement et l’écoute de la musique francophone à l’école », ajoute-t-il. La musique est selon lui un excellent moyen de préserver et transmettre la langue française au-delà, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école. « Pour réussir, l’apprentissage d’une langue doit se faire avec plaisir, dans l’amusement, et non dans l’ennui ou sous la contrainte. Une mélodie est souvent contagieuse et parfois même fédératrice. Des études scientifiques ont même démontré que la musique aider à se concentrer. »

Ibrahim aimerait aussi créer un club d’activités linguistique au sein de son école avec, chaque mois, des activités ludiques en français différentes d’une vingtaine de minutes, pendant la classe ou le dîner, sous forme de petit concours avec des cadeaux ou des prix pour les gagnants.

« J’ai hâte de partager ses idées au forum de Montréal. Je vais créer une équipe dans mon école pour les promouvoir. Même si elles ne sont finalement pas retenues, j’aimerais beaucoup qu’on puisse les concrétiser à l’Académie catholique Mère-Teresa. »

L’élève ne cache pas non plus son impatience à vouloir rencontrer les autres ambassadeurs cet été. « Ce sont des jeunes qui veulent comme moi exprimer leur opinion haut et fort, dit-il. Ce sera formidable de partager nos idées, nos ambitions et de vouloir les défendre, les concrétiser. Ce sera l’occasion de faire leur connaissance au cours de cinq jours d’ateliers culturels et de découvrir la francophonie dans sa diversité. »

«  Quand on parle français, on donne une chance supplémentaire à la langue de s’ouvrir sur les autres cultures et le goût aux autres de la connaître »

«  Quand on parle français, on donne une chance supplémentaire à la langue de s’ouvrir sur les autres cultures et le goût aux autres de la connaître, estime l’élève trilingue qui maîtrise aussi l’arabe. J’ai la chance de parler français à l’école et à la maison. Toute la famille est trilingue. Mes parents ont décidé de quitter le Liban pour s’installer au Canada afin que mes frères, ma sœur et moi ayons une éducation meilleure. »

Si la pratique du français fait partie de l’identité du jeune homme, elle fait tout autant partie de celle du Canada et il entend bien la mettre à profit. « Dans un pays officiellement bilingue, parler les deux langues offre de multiples opportunités de carrière », ajoute celui qui aspire à devenir médecin.

« Au début, je voulais être premier ministre. Quoi que je fasse plus tard, j’aimerais faire un changement dans le monde, ambitionne-t-il. Également impliqué dans le Conseil consultatif ministériel de l’éducation de l’Ontario, le Parlement jeunesse francophone de l’Ontario et le Forum des jeunes canadiens, Ibrahim renforce à travers ses différentes expériences son assurance en lui et forge sa façon de voir le monde. « On se rend compte que l’école est quelque chose d’important, mais aussi de tout petit dans la vie, car il se passe plein d’autres choses ailleurs. Dans tout ça, le français c’est que du positif, un langage qui ouvre encore plus de portes. »

 

Photo : Ibrahim Alayche est un des 30 ambassadeurs canadiens du Français pour l’avenir.