La Table interagence Waterloo-Wellington-Guelph s’est elle aussi adaptée à la nouvelle réalité en tenant une réunion virtuelle, le mercredi 15 avril. Comme c’est toujours le cas, une mise à jour des dossiers de l’heure a été faite mais cette réunion a aussi été l’occasion de partager des interrogations à propos de la nature du mandat de la table et la direction qu’elle a prise au cours des dernières années.
Ainsi, une participante a relevé l’intérêt décroissant des organismes anglophones offrant des services en français quant à leur participation aux réunions. Ce développement remet en question la possibilité de leur donner le statut de membres. D’un autre côté, resserrer les liens avec tous les alliés de la francophonie pourrait s’avérer crucial dans la gestion de l’après-pandémie, alors que tout le monde devra revoir ses priorités et ses investissements. La COVID-19 pourrait faire perdre du terrain aux francophones si on n’y prend garde.
Cette question a appelé celle de la raison d’être de la Table interagence. Quelques participants à la rencontre ont mentionné que le mandat a perdu de sa clarté avec le temps. L’efficacité de la formule adoptée pour le fonctionnement de la Table fait aussi l’objet de questionnements. Comme ce débat ne figurait pas à l’ordre du jour, il a été décidé de reporter la discussion à ce sujet. Néanmoins, un consensus s’est établi à l’effet que, même si des ajustements peuvent être nécessaires, la Table demeure un outil à conserver pour développer la communauté.
Les représentantes d’organismes du domaine de la santé ont aussi partagé leurs impressions quant à ce qui se passe relativement à la pandémie.
Gisèle Hauser, navigatrice du système de santé et travailleuse sociale pour la Société Alzheimer de Waterloo Wellington, travaille de la maison mais n’en est pas moins confrontée à la gravité de la situation puisqu’elle s’occupe d’une population vulnérable : les aînés. Les résidences de soins de longue durée sont au cœur de la crise et la clientèle de son organisme qui s’y trouve est difficile à rejoindre, conséquence des mesures de confinement.
Bianca Gagnon, agente de planification à l’Entité 2, a décrit en quelques mots la réponse régionale et coordonnée à la pandémie. De manière générale, il y a une plus grande attention portée à la nécessité de diffuser l’information dans les deux langues officielles. Les acteurs impliqués dans la gestion de la crise se sont également appliqués à partager les ressources à leur disposition.
Dans un tout autre ordre d’idées, Dominique O’Rourke, conseillère municipale, a suggéré de trouver des moyens d’appuyer les entrepreneurs francophones alors qu’une récession sévit. Les infolettres, médias sociaux et sites web des organismes pourraient être mis à profit pour faire connaître les commerces et services offerts en français.
Marie-Pierre Daoust, agente de liaison communautaire au Conseil scolaire catholique MonAvenir, a fait état de la difficulté, considérant les circonstances, d’aller de l’avant dans l’embauche d’un travailleur en établissement dans la région. Elle a aussi mentionné qu’il est plus compliqué, pour les écoles, de venir en aide aux familles défavorisées.
Mme O’Rourke s’est adressée à nouveau aux participants à la réunion pour faire le point sur la création du site web lié au projet « Communauté accueillante » qui concerne les professionnels de la santé. Ce site, bilingue, servira également à faire connaître la Table et sera conçu pour être facilement mis à jour.
La prochaine réunion se tiendra en juin et les participants choisiront alors les co-présidents de la Table interagence. D’ici là, chacun aura une meilleure idée de la direction que prendra la société pour se préparer à l’après-COVID.