Du bon usage des médicaments

Deux tiers environ des personnes âgées de plus de 65 ans au Canada prennent cinq types ou plus de médicaments sur ordonnance alors qu’elles sont un quart à prendre dix types de médicaments ou plus.
La prise de multiples médicaments par les personnes âgées est loin d’être un nouveau phénomène et nous connaissons tous ou presque une personne âgée qui se trouve dans cette situation même si ces statistiques dans leur ensemble semblent surprenantes.

Pour nos personnes âgées, il ne s’agit pas simplement de se rappeler les médicaments à prendre tel ou tel jour et à telle ou telle heure. La polypharmacie (l’emploi simultané de plusieurs médicaments chez un même patient) charrie son lot de risques de réactions indésirables et de mesures de prudence à garder à l’esprit.

Cette année, à l’occasion de la Semaine nationale de la sécurité des aînés, le Conseil canadien de la sécurité voudrait en profiter pour rappeler aux Canadiens qu’il est important de faire preuve de prudence et d’adopter de bonnes habitudes en matière de prise de médicaments. Une bonne santé, une qualité de vie optimale et un bien-être général peuvent en dépendre.

Pour pouvoir bien prendre ses médicaments, il est essentiel d’être bien organisé. Lorsqu’ils prescrivent un médicament, les médecins en fournissent la posologie, le moment de la journée auquel il faut le prendre, la durée et tout autre renseignement nécessaire à son bon usage. Il est d’une importance capitale que ces instructions soient suivies à la lettre.

Il peut être un peu plus difficile d’y parvenir lorsqu’un patient prend de multiples médicaments. Conservez une liste complète et à jour des médicaments que vous consommez ainsi que leur posologie et fréquence. Indiquez aussi pourquoi vous prenez chacun de ces médicaments. Si vous ne vous en souvenez plus, appelez le cabinet de votre médecin et demandez de l’aide.

Pour éviter toute confusion, il peut être bon d’utiliser un pilulier hebdomadaire en plastique disponible dans la plupart des pharmacies et d’y trier vos médicaments. En les répartissant au besoin dans le pilulier chaque semaine, vous éliminez ainsi toute incertitude ou presque et vous n’aurez pas à vous demander si vous avez pris ou non vos médicaments le jour dit.

Voici quelques autres conseils utiles :
Informez votre professionnel de la santé des médicaments que vous prenez, notamment tous ceux qui vous ont peut-être déjà été prescrits ainsi que tous les analgésiques, plantes médicinales et vitamines achetés en vente libre. Votre médecin doit savoir quels médicaments vous prenez pour qu’il évite de vous prescrire des médicaments aux interactions indésirables.
Il peut être difficile de se souvenir de chaque médicament que vous prenez et il est donc prudent d’en conserver une liste détaillée et à jour en y inscrivant notamment votre nom, tout détail sur vos problèmes de santé, vos allergies ainsi que les réactions aux médicaments que vous avez eues précédemment.

Procurez-vous tous vos médicaments délivrés sur ordonnance à la même pharmacie à chaque fois. Vous serez ainsi mieux protégé si le personnel remarque que vous prenez deux médicaments ou plus qui ne devraient pas être mélangés.
Familiarisez-vous avec les médicaments que vous prenez. Lisez l’imprimé sur la bouteille et faites aussi des recherches en ligne afin d’être pleinement informé. Si vous vous posez des questions, votre pharmacien sera en mesure d’y répondre.
Ne cessez jamais de prendre vos médicaments prématurément parce que vous commencez à vous sentir mieux. Consultez toujours votre médecin avant de cesser de prendre un médicament.

Ne partagez pas vos médicaments délivrés sur ordonnance avec d’autres et ne prenez pas les médicaments des autres.
Les fournisseurs de soins doivent aussi être pleinement concentrés sur la tâche à effectuer. Si vous êtes chargé de dispenser et d’administrer des médicaments, assurez-vous d’être très attentif à ce que vous faites en tout temps. Les distractions peuvent donner lieu à des erreurs. Faites preuve de jugeote et de vigilance et prévenez les erreurs avant qu’elles ne se produisent.
En suivant ces quelques conseils simples, vous contribuerez à réduire au minimum les risques de réactions indésirables graves et conserverez une bonne qualité de vie dans les années à venir.