Sylviane Lanthier, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada
« L’urgence d’appuyer concrètement la petite enfance en français a été clairement démontrée à plusieurs reprises. Le commissaire Fraser lance le message une fois de plus que c’est le temps pour le gouvernement d’agir ». C’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, Sylviane Lanthier, concernant le rapport d’étude sur la petite enfance lancé aujourd’hui par le commissaire aux langues officielles.
Le rapport peint un portrait frappant des défis auxquels font face les communautés, notamment en matière de garderies en français. Le commissaire y souligne entre autres les lacunes en termes d’infrastructures, la pénurie de main-d’œuvre dans les services de garde de langue française, le soutien inégal à ces services selon les provinces et territoires ainsi que l’absence d’un standard national. De façon plus générale, on y apprend que le Canada se classe au dernier rang des pays occidentaux en ce qui concerne les politiques de la famille et le développement de la petite enfance.
« D’emblée, les services de garde au Canada coûtent cher. Les garderies en français, quant à elles, sont loin d’être disponibles partout, les infrastructures sont souvent inadéquates et les listes d’attente sont longues. Il arrive trop souvent que les parents se découragent et inscrivent leur enfant à la garderie anglophone, ce qui crée souvent un effet domino où on finit par inscrire l’enfant à l’école de langue anglaise plus tard », déplore Mme Lanthier.
Le commissaire Fraser recommande notamment au gouvernement d’intégrer une composante francophone au cadre national pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants qui doit bientôt être développé, et de prévoir dans le prochain plan d’action sur les langues officielles un investissement continu dans le développement de la petite enfance en français. La FCFA est d’avis que le gouvernement pourrait aussi prévoir des mesures spécifiques aux communautés dans son plan d’investissements en matière d’infrastructures.
« Le gouvernement peut s’y prendre de diverses manières pour appuyer le développement de nos communautés, et la petite enfance est un élément capital. Quand on perd nos enfants à la langue de la majorité, c’est dévastateur. Pour que nos communautés s’épanouissent, il faut que nos enfants puissent s’identifier au français dès leur plus jeune âge », souligne Mme Lanthier.