Le Niagara, terre insoupçonnée de courses endiablées et de pilotes au grand cœur. Résidant à Niagara Falls, Claude Losier peut se targuer de faire partie de cette caste particulière qui réunit les amoureux du bitume et de belles mécaniques. Du haut de ses 67 ans, ce francophone s’adonne pleinement à sa passion depuis l’âge de la retraite, après de nombreuses années passées à exercer la fonction d’électricien dans la construction. Lorsqu’il n’est pas en face d’un volant, il joue aux quilles ou se lance dans des rénovations sur d’anciens modèles de voitures.

« Ça a commencé à mon jeune âge, lorsque je travaillais dans un atelier de carrosserie. Le proprio et les gars qui travaillaient là m’ont montré la course », dit-il. Son premier bolide fut une Plymouth Road Runner qu’il obtint en 1971 : « C’est une voiture de rue qui servait aux courses, ajoute M. Losier, puis j’ai monté ma propre voiture, une Plymouth GTX, que j’ai utilisée jusqu’en 1979 ». Un joli tableau auquel vient s’ajouter une Plymouth Cuda, qu’il a fièrement occupée de 1980 à 1985. « Au fur et à mesure, j’avais plus de compétences et je gagnais en vitesse. Ma première voiture pouvait faire un quart de mille en 14 secondes, la seconde en 11 secondes, la troisième en 10 et la dernière, une Plymouth Laser en 9 secondes. On course avec maintenant ».

S’investir et investir dans pareille activité demande du temps et de l’énergie, mais cela ne semble pas importuner Claude Losier le moins du monde : « C’est un vrai bon passe-temps, ça permet de relâcher le stress, on oublie l’ouvrage ». Auparavant, il « coursait » en général le vendredi soir, le samedi et le dimanche. En clair, il partageait sa vie entre son emploi et sa passion, en tentant de donner le meilleur de lui-même. Une dévotion qui ne s’est cependant pas révélée suffisante pour aller plus loin : « Je n’ai jamais pensé à faire ça professionnellement, ça coûte trop cher ».

Lorsqu’il s’est lancé dans cette aventure, toute sa famille s’est jointe à lui, femme et enfants. Puis avec le temps, seuls son fils et lui sont restés à bord.

Côté palmarès, les victoires sont régulièrement au rendez-vous, même si le principal intéressé reste modeste : « C’est difficile à dire, on ne fait pas vraiment le compte depuis les années 1970. Si on gagne trois ou quatre courses par an, c’est bien. En tout, on a dû passer 6000 fois sur circuit en course ». Des défis qui l’ont amené à affronter des pointures sur de nombreuses tracks en Floride, en Ontario et au Québec. Son plus beau souvenir en voiture reste quant à lui en Pennsylvanie, où sont généralement envoyés les meilleurs conducteurs. « Une année j’ai fini à la deuxième place et de nombreux articles sont parus dans les magazines spécialisés ». Une consécration pour ce vétéran de l’asphalte qui collectionne plaques et trophées.

Quant à savoir si l’Ontario est adapté pour vivre ce type de passion, M. Losier répond incontestablement oui. « L’Ontario, c’est bien. On a plusieurs pistes comme celle de St. Thomas. C’est une bonne région pour la course et la température est bonne. » Les courses s’arrêtent cependant en hiver, et les pilotes se rendent alors dans le sud des États-Unis durant cette période, autour d’Orlando.

Bien qu’étant à la retraite, il se lance sans cesse à la poursuite de nouveaux défis. Il sera bientôt sur le circuit de Cayuga pour participer à la première des deux dernières courses de la saison. 

Un infatigable adepte de la course automobile qui semble déterminé à poursuivre son aventure automobile.